Pourquoi les soins psychologiques après un cancer sont-ils essentiels ?

Les répercussions du cancer

Se sentir bien pendant le traitement d’un cancer ne va pas de soi. La personne atteinte ne se reconnaît plus et ne reconnaît plus son corps. Outre l’inconfort physique, elle passe aussi par des montagnes russes émotionnelles.

Une fois le traitement terminé, on souhaite reprendre le fil de sa vie. Votre entourage vous y encourage également. Se relever et aller de l’avant le plus rapidement possible : tel est le message.

Mais que se passe-t-il si l'on flanche ? Et si les empreintes de cette période bouleversante ne s’effacent pas aussi facilement ? Que faire si la douleur n’est pas visible, mais bien présente ? Surtout lors des examens de suivi ou lorsque le moindre élément déclencheur alimente la peur d’une rechute ?

De nombreuses personnes qui ont été confrontées au cancer le connaissent, ce sentiment désagréable — le désarroi — qui persiste parfois pendant des années. Parce que le cancer vous a privé de beaucoup de choses : votre énergie, votre concentration, votre insouciance, votre vision optimiste de l’avenir. Guérir de cette perte demande beaucoup de temps et de travail.

L’importance du suivi psychologique post-cancer

L’impact psychosocial du cancer est souvent méconnu ou sous-estimé. Notre système de soins de santé place la guérison physique au premier plan. Le bien-être mental est secondaire, notamment en raison du manque de temps et de moyens dans nos hôpitaux.

Cependant, il est de plus en plus évident que le suivi psychologique fait une grande différence pour les patients, à la fois pendant et après le traitement du cancer :   

•  Bien-être émotionnel : les traitements contre le cancer peuvent être source de stress et d’émotions. De nombreuses personnes éprouvent des sentiments d’anxiété et de dépression. Apprendre à gérer ces émotions augmente votre résistance et votre résilience et améliore votre qualité de vie. 
•  Sentiment de contrôle : pendant votre traitement, vous devez céder le contrôle et faire confiance à l’expertise de l’équipe médicale. Vous pourrez redécouvrir vos forces et reprendre le contrôle de votre vie après le traitement.
•  Image positive de soi : transformer votre reflet de « malade et faible » en « puissant et unique » renforcera votre confiance en vous. Et mieux vous vous sentirez dans votre peau, plus vous retrouverez confiance en votre corps.  
•  Une meilleure communication : le cancer peut mettre à rude épreuve les relations avec les proches. Le soutien psychologique permet d’améliorer la communication et de rétablir ou de renforcer les liens.
•  Santé physique : miser sur le bien-être mental favorise la guérison physique. Moins vous cogitez, mieux vous dormez et plus votre corps a d’énergie pour guérir.
•  Donner du sens : qui suis-je ? Quel est le sens de ma vie ? Où est-ce que je puise ma force ? Le temps et l’attention consacrés aux questions de vie constituent un facteur de protection contre les problèmes psychologiques. 

Types de suivi psychologique après un cancer

Votre traitement est terminé, mais vous avez l’impression que les choses ne font que commencer ? Il existe différentes formes de suivi psychologique qui peuvent vous aider à vous remettre sur les rails :

•  Psychothérapie : partager votre vulnérabilité avec un psychothérapeute permet de mieux comprendre la situation, de lui donner un sens et de développer des stratégies d’adaptation. 
•  Programme de revalidation oncologique : dans le cadre d’un programme de convalescence supervisé en milieu hospitalier, vous pouvez travailler à votre rétablissement physique et mental à la suite d’un cancer. 
•  Groupes d’entraide : partager vos expériences dans un environnement sûr avec des personnes qui savent de quoi vous parlez permet de créer des liens et de réduire le sentiment de solitude. 
•  Interventions corps-esprit : renforcer le lien qui unit votre corps et votre esprit fait des merveilles pour votre bien-être. Pensez à la méditation, au tai-chi, au yoga, à la pleine conscience et à toutes sortes de thérapies créatives.

Helan est à votre écoute

Cedric Arijs, psychologue à la Ligne d’écoute Helan, sur l’importance du suivi psychologique après un cancer :
« Reprendre sa vie après un traitement contre le cancer n’est pas facile. Vous pouvez être en rémission, mais vous devez parfois aller de l’avant en vous disant qu’il ne vous reste plus qu’un certain temps à vivre.

Vivre avec une date d’échéance est psychologiquement très difficile. Par conséquent, la plupart des conversations que j’ai avec les personnes atteintes d’un cancer portent sur le sens de la vie. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je (encore) là ? Comment vois-je la vie et la mort ? Ce ne sont pas des conversations faciles.

Mais même si aucune solution ou réponse toute faite n’émerge, parler de sens aide les personnes pendant et après leur traitement. Par exemple, certains redonnent un sens à leur vie en faisant quelque chose de physique. Ils ne sont peut-être pas encore en mesure de travailler, mais le fait de se fixer un objectif sportif leur donne de l’espoir et une orientation.

Les examens de suivi périodique sont aussi une épreuve. J’accompagne par exemple une jeune femme qui souffre d’un cancer du sein. Si son examen de suivi ne révèle rien d’anormal, tout va bien. Mais dès que l’examen suivant approche, tout bascule et elle se met en quête de contrôle.

Lorsque nous accompagnons les personnes, nous cherchons donc un « contrôle qui a du sens » : que pouvez-vous faire qui vous fasse du bien ? Sur quoi pouvez-vous vous concentrer — travail, famille, loisirs — pour rester mentalement en forme et en bonne santé dans cette situation ? L’idée, c’est de ne pas réduire à néant tout ce que vous avez construit pour une issue sur laquelle vous n’avez de toute façon aucune emprise.

Le suivi psychologique à l’hôpital est très important. Mais je sais aussi que de nombreuses personnes ont besoin de projets ou de groupes de discussion en dehors du contexte médical : « Je me suis retrouvé là tant de fois, entre ces murs blancs. »

Je suis donc content que les gens fassent le pas d’appeler la ligne d’écoute. Je conseille à chacun de rechercher et d’expérimenter par lui-même ce qui fonctionne. Qu’il s’agisse de thérapie par la parole ou de sport, tout est bon, tant que cela vous convient. »  

Vous avez besoin d’aide ? Appelez la ligne d’écoute pour obtenir une aide psychologique gratuite par téléphone ou visioconférence.