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Être toujours positif ou heureux est moins anodin que vous ne le pensez

psycholoog

Cedric Arijs

Psychologue chez la ligne d'écoute Helan

Être positif, est-ce toujours la meilleure attitude ? Ou allons-nous parfois trop loin ? Selon le psychologue Cedric Arijs, ignorer certaines émotions ou certains problèmes est moins anodin qu'on ne le pense. Un plaidoyer contre la positivité toxique.

Reconnaissez-vous ces phrases faussement rassurantes lors d’expériences négatives ?

  • Votre amie vient de subir une chirurgie mammaire conservatrice : « Ça aurait pu être pire »
  • Votre partenaire risque de perdre son emploi : « De toute façon, s'inquiéter ne sert à rien »
  • Vous pleurez après le décès récent de votre chat : « Tu as essayé de faire quelque chose d’amusant ? »

D’où vient la positivité toxique ?

Cedric Arijs : « Un mouvement est né au sein de la psychologie à la fin du vingtième siècle, ne voulant plus se concentrer uniquement sur les troubles et les problèmes. La psychologie positive préférait plutôt se pencher sur ce qui rend la vie digne d'être vécue et comment les gens pouvaient vivre pleinement plutôt que de simplement survivre.

Un mouvement réactionnaire bienvenu pour l’époque, mais celui-ci a été poussé un peu trop loin. La force de la pensée positive s'est aujourd’hui transformée en positivité toxique. Les réseaux sociaux la renforcent énormément de nos jours avec une surabondance de citations motivantes mièvres et d'histoires de réussite positives forcées. »

La face obscure de la positivité

La pensée positive normale consiste à se concentrer sur le bonheur et les choses agréables. Cedric Arijs : « Lorsque la positivité devient une condition pour réussir sa vie, elle devient forcée et, à long terme, toxique. » La positivité toxique rejette la responsabilité sur l'individu. Vous n'êtes pas heureux ? Cela ne tient alors qu’à vous. Il y a pourtant beaucoup de raisons de s'inquiéter : le climat, la guerre, l'économie, la polarisation,...

Cedric Arijs : « La positivité toxique empêche de gérer de manière saine des expériences douloureuses. La recherche montre que réprimer nos pensées et nos sentiments négatifs provoque l’effet inverse : ils finissent par ressurgir encore plus forts qu'avant. Comparez cela à une balle que vous tentez de maintenir sous l'eau. Dès que vous relâchez un peu la pression sur la balle, celle-ci jaillit hors de l’eau avec d’autant plus de force. »

« En fait, cela commence dès l'enfance », déclare Cedric Arijs. « Nous n'osons pas donner d’espace à la douleur et à l'inconfort. Le mot d’ordre est d’être joyeux et heureux. Combien de fois disons-nous à nos enfants : « Sèche tes larmes et retourne vite jouer. » Alors qu'apprendre à gérer toutes les émotions, y compris celles qui sont désagréables, est tellement important pour un développement sain. Ceux qui parviennent à se défaire de cette positivité compulsive parviendront peut-être au final à trouver le véritable bonheur. »

Lorsque la positivité devient une condition pour réussir sa vie, elle devient forcée et, à long terme, toxique.

Le côté positif de la négativité

Nous ne sommes pas programmés pour nous sentir constamment heureux. Des études montrent que la pensée négative a aussi des avantages. Elle nous protège notamment de la crédulité naïve et nous apprenons souvent davantage des expériences négatives. Cedric Arijs : « Les émotions ou les expériences négatives nous obligent à nous arrêter, à réfléchir et à évoluer pour devenir la personne que nous souhaitons être dans la vie. »

Toutes les émotions ont leur place

Reconnaître que tant les émotions positives que négatives ont leur valeur et leur fonction augmente nos chances de satisfaction dans la vie. Le but est de trouver un équilibre émotionnel : ni poursuivre le bonheur et la joie de manière obsessionnelle, ni fuir les émotions négatives.

Comment y parvenir ? Cedric Arijs : « En observant vos émotions de manière neutre. Les émotions fournissent des informations de notre corps en réponse à notre environnement. Et ces informations nous aident à prendre des décisions et à faire des choix.

Il est donc important d'apprendre à ressentir, reconnaître et nommer nos émotions. Et ensuite, à les regarder avec bienveillance. » Pouvoir se regarder avec compréhension et bienveillance, c’est bon pour votre bien-être.

Que pouvez-vous faire ?

Remplacez les discours d’encouragement par de l’empathie

  • Ne dites pas : « Ça aurait pu être pire. »
  • Mais plutôt : « C’est rude. Je peux faire quelque chose pour toi ? »
  • Ne dites pas : « De toute façon, s'inquiéter ne sert à rien. »
  • Mais plutôt : « J’espère que ça va s’arranger. Je suis là pour toi. »
  • Ne dites pas : « Tu as essayé de faire quelque chose d’amusant ? »
  • Mais plutôt : « Je sais à quel point c’est difficile pour toi. Je te souhaite beaucoup de courage. »
  • NNe dites pas : « Essaie de voir le bon côté des choses »
  • Mais plutôt : « Se sentir mal de temps en temps est tout à fait normal »

Ça va bien, ou ça pourrait aller mieux ?

Quelles petites mesures pouvez-vous prendre pour améliorer votre santé physique et mentale ?

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